Ces dernières années, le véhicule connecté et autonome est devenu un classique chez les constructeurs automobiles. Selon le cabinet d’études économiques Xerfi, les dispositifs d’aide à la conduite et la technologie connectée sont présents dans la majorité des véhicules neufs : environ 2 millions de véhicules particuliers et 460 000 de véhicules utilitaires par an en France. Le secteur de l’assurance s’intéresse davantage à ce nouveau produit qui s’impose comme un marché potentiel pour le futur de l’offre assurantielle. En effet, le véhicule connecté et autonome représente un double enjeu pour les assureurs. D’une part, il permet de profiter des innovations technologiques pour élaborer de nouveaux modèles d’offre assurantielle (services et offres) et d’autre part de bénéficier de l’expertise dans l’analyse et l’exploitation de la Big data selon les comportements et les risques. L’intérêt de la maîtrise des données comportementales et des risques est de prendre une longueur d’avance sur la concurrence sur les autres susceptibles de contrôler ces données à court ou long terme, à l’exemple des Fintech, constructeurs, équipementiers et géants d’Internet. Pour l’heure, les innovations technologiques ont un impact direct sur l’assistance à la conduite, sécurisation des véhicules et personnalisation de la tarification, mais elles devront à terme aboutir à des offres préférentielles, une automatisation de la gestion des sinistres, une individualisation des risques et adaptation d’une assurance auto resiliation selon le profil des conducteurs.
Une faible part de marché pour l’assurance véhicules connecté
Xerfi a montré dans son étude que l’offre d’assurance pour les véhicules connectés est encore très faible en France. Dans les années 2000, le forfait kilométrique ou « pay as you drive » était proposé avec des offres personnalisées, mais le succès est assez mitigé avec seulement trois assureurs qui se sont lancés dans ces offres comportementales. Les assureurs Axa et Groupama avec leurs offres respectives « YouDrive » et « Road Coach » proposent l’installation d’un boîtier embarquée pour collecter les données de géolocalisation et de vitesse avant que l’exploitation de ces données soit interdite par la CNIL. Chez Allianz, les offres d’assurance véhicules connectées proposaient depuis 2016 une réduction jusqu’à 25 % des tarifs pour les véhicules connectés disposant au moins d’une assistance à la conduite. Cependant, la majorité des assureurs proposent des applications mobiles visant à favoriser l’éco-conduite, les services d’assistance et la relation client. Actuellement, l’application permet la déclaration à distance d’un sinistre ou encore la dématérialisation du constat amiable. Selon le cabinet, le marché de l’assurance véhicules connecté est estimé à 30 millions d’euros en 2020.
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Des offres en retrait pour l’assurance véhicules autonomes
Le marché de l’assurance véhicules autonome est en retrait comme les dispositifs les plus courants sont réservés aux modèles haut de gamme tandis que les dispositifs de maintien de la voie ou d’auto-pilotage sont encore très limités. Actuellement, on est encore dans une phase d’autonomie partielle et conditionnelle. L’autonomie élevée et totale n’est encore disponible que sur les prototypes, dont la commercialisation n’est attendue qu’à partir de 2025. Toutefois, les assureurs se préparent déjà à accueillir les véhicules autonomes qui vont surement redéfinir le cadre assurantiel. L’autonomie élevée et totale généralisera la pose de « boîtes noires » dans les véhicules pour recueillir les données nécessaires à l’assurance.