L’évolution technologique dans le secteur de l’automobile a transformé le business model de l’assurance. Les voitures intelligentes réduisent les risques des « matières assurables », du moins ce qu’estime Exton Consulting. La récente étude de ce cabinet a montré que les voitures autonomes devraient diminuer d’environ 50 % le nombre et le coût des accidents d’ici 2030. Le secteur de l’assurance devra s’adapter à cette évolution et ajuster leurs offres en fonction. Si les voitures autonomes devaient éviter les chocs légers dus généralement à l’inattention des conducteurs, les accidents graves coûteraient plus cher aux assureurs compte tenu des frais de réparation, du prix des technologies embarquées et du coût de prise en charge médicale qui ne cesse pas d’augmenter chaque année. Mais le principal inconvénient des voitures autonomes en cas d’accident est la complexité sur la détermination des responsabilités. En effet, l’assureur aura besoin de déterminer la responsabilité de chacun dans l’accident. Cela ne se limite plus entre les conducteurs impliqués dans la collision, mais aussi d’autres nouveaux acteurs comme les constructeurs automobiles, les équipementiers, les fournisseurs de capteurs et de logiciels embarqués, les opérateurs de plateforme, etc. Du coup, une modification de la législation sur la responsabilité civile serait nécessaire si on se contentait actuellement d’appliquer les conventions de Genève (1949) et de Vienne (1968) comme quoi le conducteur est l’unique responsable de son véhicule. Rappelons que depuis mars 2016, la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe oblige les constructeurs à équiper leurs produits d’une boîte noire comme celle intégrée dans les avions civils. Ce dispositif vise à recueillir des données sur l’accident et ainsi à déterminer la responsabilité de chacun des acteurs. De nombreux assureurs proposent déjà des objets connectés visant assister le conducteur avant de se tourner complètement dans les voitures autonomes même si certains assureurs incitent déjà leurs clients à franchir le pas en leur proposant une réduction sur la prime d’assurance de leurs véhicules autonomes.
Un business model orienté sur la prévention
En France, le marché de l’assurance auto y compris l’assurance auto résilié pèse environ 20 milliards d’euros. Les assureurs doivent impérativement modifier leur business model. En effet, le service des assureurs ne se limite plus dans la couverture des risques et l’indemnisation des victimes, il s’oriente davantage vers la prévention pour réduire les risques. La réduction des risques est devenue au coeur du métier des assureurs. Initialement, le métier d’un assureur consiste à gérer les risques. Mais les innovations technologiques ont modifié l’approche des assureurs face à ces risques. Les technologies ont réduit considérablement les niveaux de risque, mais elles ont également amélioré la relation client et la gestion des risques. Les assurés bénéficient des offres mieux adaptées à leurs attentes comme les assureurs sont en mesure de connaitre leurs besoins. D’après une étude du cabinet KPMG, la commercialisation des voitures autonomes sera à une plus grande échelle dès 2020. Et cela devrait baisser considérablement la fréquence des accidents. KMPG estime que les accidents devraient baisser de 80 % d’ici à 2040.